Élections au Québec le 7 avril prochain

5 mars 2014

Assemblée nationale QuébecLa première ministre Pauline Marois a annoncé il y a quelques heures qu’elle a demandé au lieutenant-gouverneur de dissoudre l’Assemblée nationale. Le Québec est donc en campagne électorale après 18 mois de gouvernement minoritaire.
En ce moment, selon les derniers sondages, le Parti québécois est en avance dans les intentions de vote, surtout chez les francophones. Tout n’est évidemment pas joué. Pour ceux qui sont intéressés par l’évolution de l’opinion, je vous invite à consulter l’excellent site Too Close to Call/Si la tendance se maintient. L’intérêt de ce site géré Bryan Breguet, candidat au doctorat en science économiques à l’Université de Colombie-Britannique, est de fournir « des projections électorales dans chaque circonscription en fonction des intentions de votes fournies par les sondages ». Selon les simulations actuelles, le Parti québécois aurait 86,8 % de chances de gagner l’élection, mais serait encore en terrain minoritaire. La Coalition Avenir Québec de François Legault viendra-t-elle brouiller les cartes ? Que feront les petits partis comme Québec solidaire ? Comment sera perçu le nouveau chef libéral ? Pour l’instant, il semble que ce soit surtout les déçus de la politique qu’il faudra convaincre et ces derniers sont de plus en plus nombreux.
En terminant, je fais un clin d’oeil à ma cousine, Véronique Fournier, qui se présente sous la bannière du Parti québécois dans Saint-Henri-Sainte-Anne !

The Prime Minister Pauline Marois asked the Lieutenant Governor to dissolve the National Assembly a few hours ago. Quebec is therefore in elections after 18 months of minority government.
At this time, according to the latest polls, the Parti Québécois is ahead in voting intentions, especially among francophones. But there is still a campaign to do. For those who are interested in the evolution of opinion, I invite you to visit the excellent site Too Close to Call/Si la tendance se maintient. The site managed by Bryan Breguet, candidate to PhD in economic science at the University of British Colombia, « provides electoral projections at the riding level for Canadian federal elections as well as some provincial ones. Projections are based on the most recent polls ». According to the current simulations, the Parti Québécois would 86.8% likely to win the election, but would still be in minority land. Will François Legault’s Coalition Avenir Québec come muddying the waters? And small parties as Québec solidaire? How will the new liberal leader be perceived? For now, it appears that the disappointed about politics will be the ones to convince, and they are more and more numerous.
In closing, I would like to mention that my cousin, Véronique Fournier, will be candidate under the banner of the Parti Québécois in Saint-Henri-Sainte-Anne!


Poutine : plat national du Québec !

10 octobre 2012

Poutine de chez Patati Patata à Montréal (© Mike Schiraldi, 2007)

La lecture du blogue de Patrick Lagacé il y a quelques jours m’a fait connaître un site que je ne connaissais pas, Poutine War. Malgré son nom pas très français, le site se consacre entièrement à un des mets les plus typiques – et les plus controversés ! – du Québec : la poutine ! Ce plat composé de frites, fromage en grains et sauce « brune » se retrouve dans tous les casse-croûtes et même, sous des formes plus rehaussées, dans de bons restaurants (la poutine au fois gras, par exemple !). Le site explique bien sûr les origines de la poutine, en laissant malheureusement planer le doute : tout le monde sait que la poutine vient bien de Drummondville !! À la fin de l’été s’y tient d’ailleurs un populaire festival.

Believe it or not, I have discovered a very complete website on the national Quebec dish, the poutine. You will not eat this combination of fries, fresh cheese curds, and brown gravy in Michelin 3-star restaurants (although a poutine au fois gras exists!), but in good old family restaurants. Tell me if you like it! Of course, I recommend eating it in Drummondville.


L’attentat du Métropolis

5 septembre 2012

Difficile de commenter la soirée d’hier.

Il est évident que l’élection d’une première femme au poste de premier ministre est un événement historique, mais la courte victoire du Parti québécois, avec seulement 54 sièges, posera certainement des problèmes pour l’adoption de son programme au Parlement (et nous reviendrons sur les estimations des sondeurs qui, qu’on le veuille ou non, ont eu des failles).

Toutefois, tout cela s’efface devant le drame qui a eu lieu au moment du discours de Pauline Marois. C’est dans ces moments que l’on comprend mieux la fragilité de la vie démocratique. Un homme armé est entré au Métropolis et a tiré, tuant un technicien et en blessant un autre. Il aurait pu toucher Mme Marois. Il faut d’abord se recueillir devant cette vie inutilement perdue et réfléchir sur les conséquences d’un tel geste.

Ce n’est pas ainsi que la démocratie doit se vivre. La grande force de nos systèmes électoraux est qu’après toutes ces joutes verbales à la défense de projets de société divers, un choix émerge que les perdants acceptent jusqu’aux prochaines élections. On n’insiste peut-être pas assez sur la grandeur de cette dynamique politique.

Before any comments, we have to reflect upon the fatal shooting at Pauline Marois Quebec victory speech. Clearly, democracy is a fragile political system.


Voter stratégique…

1 septembre 2012

La campagne électorale québécoise est maintenant terminée. Depuis le 1er août, les 3 principaux partis se sont affrontés (le Parti libéral, le Parti québécois et la Coalition avenir Québec), en plus de 2 partis très minoritaires mais qui ont eu une influence suffisamment grande politiquement pour faire partie de bien des discussions (Québec solidaire et Option nationale).

Il est rare qu’un si grand nombre de partis politiques se présentent dans un système électoral « uninominal à un tour » propre à l’Amérique du Nord (et on ne compte pas les 15 autres partis de toute tendance). D’après le célèbre politologue Maurice Duverger, un tel système électoral favorise plutôt le bipartisme et tend à polariser la vie politique. La raison en est bien simple : le système est conçu de telle sorte qu’est élu dans une circonscription le candidat ayant obtenu le plus de voix (une pluralité, donc). Lorsque deux candidats se présentent, le gagnant aura nécessairement obtenu la moitié des voix plus une, mais dès que trois candidats ou plus se présentent, la majorité absolue n’est plus nécessaire pour l’emporter. Le cas classique est alors de voir le candidat du parti A gagner avec 40 % des voix, alors que le candidat B obtient 35 % et le candidat C, 25 %, par exemple. Si les voix de B et de C s’étaient portées sur un seul candidat, A aurait été battu. Voilà pourquoi ce système électoral « encourage » des luttes à deux candidats et une bipolarisation de la vie politique : un parti « au pouvoir » contre le regroupement des forces d’opposition à ce parti.

Manifestement, cette dynamique ne se produira pas au Québec cette année. Pour toutes sortes de raisons liées à l’usure du pouvoir du Parti libéral, à une faiblesse relative du Parti québécois, à la présence d’un nouveau parti (la CAQ) et au rôle non négligeable de Québec Solidaire, des résultats très serrés risquent d’être enregistrés ce soir dans de nombreuses circonscriptions. Quelques voix pourront faire la différence.

Il y a quelques jours, un débat a eu lieu sur la nécessité de voter de façon «stratégique » ou non pour cette élection. Pour comprendre cet appel, souvent lancé par les grands partis d’opposition (alors que les petits en appelleront pour un vote de conviction), il faut garder en tête la dynamique du système expliquée précédemment. Comme 3, voire 4 partis peuvent représenter potentiellement un choix d’opposition dans une circonscription, un électeur qui votera pour le parti « selon ses convictions » sans se soucier de sa place «stratégique » pour battre le candidat du parti au pouvoir risque simplement de diviser le vote… On peut en appeler à une réforme de ce mode de scrutin, reste que ce dernier est en vigueur pour cette élection et que la dynamique d’un vote doit être connue.

C’est la raison pour laquelle, depuis quelques années, on retrouve sur Internet différents sites établissant des prévisions par circonscription à partir des résultats des sondages, des traditions électorales et de différents autres facteurs. Ces analyses ont des limites (nous les étudierons après la soirée électorale…), mais elles peuvent aider le choix de l’électeur lorsque, comme cette année, plusieurs partis peuvent faire pencher la balance.

Parmi ces sites, on peut consulter : ThreeHundredEight.com (ce nom vient du nombre de circonscriptions électorales fédérales, mais l’auteur s’intéresse également aux différentes élections provinciales), Si la tendance se maintient (du nom d’une phrase célèbre prononcée traditionnellement par le présentateur vedette de Radio-Canada pour annoncer le parti gagnant au soir des élections) et Prévisions électorales. Une mention spéciale aussi pour le site de Claire Durand qui étudie les sondages depuis de nombreuses années (évidemment, il convient aussi de se référer aux maisons de sondage qui fournissent les résultats de base pour ces analyses, en particulier CROP et Léger Marketing).

Reprenons, dans un tableau, les prévisions pour la province de ces sites :

ThreeHundredEight : Parti québécois minoritaire : PQ (63) PLQ (33) CAQ (27) QS (2)

Si la tendance…Parti québécois majoritaire : PQ (66) PLQ (33) CAQ (24) QS (2)

Prévisions électoralesParti québécois majoritaire : PQ (69) PLQ (30) CAQ (23) QS (2) ON (1).

En cliquant sur les liens, chaque circonscription est analysée. L’électeur peut ainsi évaluer, en connaissance de cause, le poids de son vote selon le message qu’il souhaite faire passer.

Pour terminer, mes lecteurs européens qui souhaiteront suivre la soirée électorale devront se résoudre à passer la nuit éveillée (ce que je compte bien faire !). Si vous souhaitez suivre les résultats, je vous conseille les différentes pages du site de Radio-Canada et l’entrée #qc2012 sur Twitter. Le site q2012.info regroupe également toutes les infos et les tweets sur le sujet. Au moment où je termine cette entrée, on indique que le taux de participation est élevé. La soirée sera à suivre…

For my English-speaker followers, see the ThreeHundredEight.com website for the best information on the Quebec provincial elections. This website deals with the issue I describe in this post.


Starbucks et politique

6 août 2012

Un Starbucks

Lorsque je suis dans une ville étrangère, j’aime toujours me retrouver chez Starbucks. Ce n’est pas vraiment pour le café (je prends des jus glacés), mais surtout pour la connexion Internet que je suis certain de trouver. C’est aussi un endroit où on s’attend à ce que d’autres gens consultent Internet (le nombre de Macs au mètre carré est impressionnant) ou même que les étudiants travaillent… Certes, il se trouve toujours des bien pensants pour critiquer les Starbucks (attitude intellectuelle normale puisqu’il s’agit après tout d’un produit culturel américain envahissant – voir aussi cet article sur le ton culpabilisant). Pour moi, il y a un aspect social chez Starbucks que seuls les vrais adeptes comprennent, je crois.

C’est un peu la réaction « inverse » que j’ai eue en lisant un des derniers articles de Patrick Lagacé qui est allé interroger des campeurs du célèbre camping Saint-Madeleine, sur le bord de l’autoroute 20 entre Montréal et Drummondville. Un camping sur l’autoroute ! Ne faut-il pas être un peu fêlé pour passer des vacances à cet endroit ? Je n’irais jamais passer les miennes là, voyons. Avec humour, évidemment, Lagacé y est allé « tâter le pouls du vrai monde » à propos des élections générales qui viennent d’être déclenchées au Québec. On remarquera qu’il n’y va pas pour dévaloriser le choix de ces gens, au contraire (« Malgré la proximité de la 20, l’endroit est étonnamment tranquille, la rumeur des voitures ne nous parvient pas. À moins d’être au fond du camping, c’est clair, le campeur n’a pas besoin de bouchons pour dormir ».). Toutefois, j’avoue que la plupart des commentaires qui ressortent de ce vox populi sont assez décourageants : « moi, la politique, ça ne m’intéresse pas »… Et ce ne sont pourtant pas des jeunes !! Pendant le prochain mois, près de 500 candidats vont tenter d’attirer l’attention de ces électeurs. Même si nous sommes en plein été, il faut espérer qu’ils soient à l’écoute – pas seulement parce qu’il s’agit de leur devoir, mais parce que c’est encore la seule vraie occasion d’échange dans une démocratie. Après, on pourra toujours manifester…

I like to stop by Starbucks. I know, some intellectuals prefer criticizing this trendy American chain, but it is a convenient place to check emails or even to work (as students like to do). I think you need to go there to understand its social aspect. It is probably the same thing for people who like spending their holidays at the Camping Sainte-Madeleine in Quebec, next to the Highway 20… I wouldn’t like to be there!! La Presse’s columnist Patrick Lagacé did a vox populi there a few days ago, after the call for the 2012 Quebec General Election. Frankly, this was discouraging: people seem so disinterested in politics (and they were not even young!). Even if we are in the middle of summer, an election is really the only time to talk about politics. Almost 500 candidates are prepared to do so right now!!


Troublé…

26 juin 2012

S’il vous plaît, Monsieur le chroniqueur, dites-moi que cette lettre est fictive…

If you read French, I strongly recommend you to read the first part of this paper from a famous French columnist. Unbelievable…


Bonne fête Québec !

23 juin 2012

24 juin, Saint-Jean-Baptiste, Fête nationale des Québécois…

Beaucoup de souvenirs d’enfance sont associés à ce moment, maintenant que je ne demeure plus au Québec depuis de nombreuses années. Le moment était toujours synonyme du début de l’été, puisque les classes se terminaient un peu avant, vers le 21 juin au primaire et au secondaire. Il y avait des célébrations dans les quartiers, avec de la musique (beaucoup de musique), des saucisses et des feux de joie (lorsque j’ai été scout, nous en avons même organisé un, mémorable, dans le quartier Christ-Roi où nous avons pratiquement craint pour le presbytère…). Lorsqu’on devient majeur, l’envie nous prend d’aller célébrer la fête à Québec, sur les célèbres Plaines d’Abraham, lieu de la première des défaites françaises de la Guerre de Sept ans qui menèrent à la perte de la Nouvelle-France.

Les connotations politiques n’ont jamais été absentes de cette fête. Identifiée d’abord comme la fête des Canadiens français et encadrée par l’Église catholique (voir une assez bonne description sous Wikipédia), elle est devenue fête des Québécois dans les années soixante avec l’affirmation nationaliste, puis « Fête nationale » avec l’arrivée du Parti québécois en 1976. C’était la grande époque des fêtes sur la montagne à Montréal et la création de Gens du pays par Gilles Vigneault. Encore aujourd’hui, même si la souveraineté du Québec n’est plus vraiment à l’ordre du jour, certains débats émergent de nouveau. Depuis 2009, un questionnement de plus en plus vif sur la pertinence d’entendre des chansons en anglais pendant les fêtes me semble assez significatif de l’évolution politique du Québec d’aujourd’hui.

Peu importe votre vision de la fédération canadienne, la société distincte québécoise ne mérite-t-elle pas d’être célébrée au moins une fois par année ? Bonne fête Québec !

Since the 19th century, French Canadians have celebrated their feast on June 24th, St John the Baptist Day. In the sixties, strong nationalist feelings in Quebec transformed it to celebrate Quebec people and, in 1977, the Parti québécois made it the Quebec National Holiday. This celebration has always been seen as a political statement. Even until today, it has not been possible for the few English groups to sing in their own language if they wanted to. Is this an expression of exclusion or a will to reaffirm the core of Quebec distinct society? Anyhow, every Quebecker – and people who like them – has reasons to celebrate tonight and tomorrow. Bonne fête Québec!


Quelques bonnes tables et hôtels du Québec !

11 juin 2012

(A short English translation can be found at the end of this article)

Je me suis fait un peu silencieux ces derniers temps, depuis mon retour du Québec en fait. Comme vous deviez vous en douter, j’étais effectivement partie pendant un mois, ce qui m’a entre autres permis de suivre de près les manifestations étudiantes. Depuis mon départ le 21 mai dernier, les choses ont pris une autre tournure, avec les manifestations nocturnes pour contester l’adoption de la loi 78, le mouvement des casseroles et l’échec des négociations avec le gouvernement. La CLASSE, l’association la plus militante, « prône une mobilisation large et ciblée ». Elle entend manifester durant les grands événements de l’été à Montréal (le Grand Prix de Formule 1, le Festival de Jazz, le Festival Juste pour rire, les FrancoFolies…). Si le mouvement s’essouffle un peu, l’été ne sera pas nécessairement calme. J’en reparlerai peut-être.

J’aimerais cependant adopter un ton plus léger dans cet article, et pour ceux et celles qui prévoient un petit séjour au Québec cet été, vous donner quelques bonnes adresses pour y demeurer ou manger.

Pendant mon séjour dans la région de Québec à l’occasion de l’atelier sur l’engagement des jeunes à Baie-Saint-Paul, nous avons logé à l’auberge La Grande Maison, que je ne saurais trop vous recommander. Chacune des 24 chambres est décorée avec goût (étrange, la baignoire au milieu de la pièce, non ?) et les repas composés avec les produits du terroirs sont excellents. Parfait pour les colloques, mais aussi les couples !

La colline parlementaire et le Château Frontenac près du fleuve, à droite, vus du restaurant tournant du Concorde.

La ville de Québec ne manque pas d’hôtels. Lorsque je peux, j’essaie de loger à l’hôtel Château Bellevue, à l’ombre du Château Frontenac. Situé dans le Vieux-Québec face au fleuve, je pense qu’il n’y a pas mieux à Québec, surtout si l’on visite un peu les sites Web pour dénicher des réductions ! Parlant du Château Frontenac, dont la silhouette est connue universellement, je vous conseille d’aller prendre un verre un de ces jours au bar Le Saint-Laurent. La vue sur le fleuve est fantastique. Dans un autre style, pour un bon petit déjeuner, rien de mieux que le Cochon dingue. Il y a plusieurs adresses : je préfère celle du boulevard Champlain, dans le Vieux-Québec. J’ai aussi fait une découverte : le célèbre Café du monde ne se trouve plus sur la rue Dalhousie au coin de la Côte de la Montagne , mais dans le Vieux-Port, près de l’Agora. J’y ai passé une soirée magnifique. Finalement,terminez votre tour le dimanche matin au brunch du bar-restaurant rotatif l’Astral de l’hôtel Loews Le Concorde. Le buffet est excellent, mais c’est pour la vue sur les Plaines d’Abraham, la colline parlementaire, la ville et le fleuve qu’il faut y aller !

Tout le monde vous dira qu’un séjour à Montréal ne sera pas complet sans un vrai sandwich à la viande fumée. Évidemment, le vrai smoked meat se mange chez Schwartz, sur la rue Saint-Laurent. L’expérience est à la fois culinaire et culturelle ! Pour ceux et celles qui souhaiteraient manger dans un resto un peu plus « vaste », j’aime bien amener mes amis chez Reuben’s sur la rue Sainte-Catherine. Les Européens sont toujours bien surpris ! En terme de spécialités, il ne faudrait pas oublier la poutine qui, comme tout le monde le sait, a été créée à Drummondville où se tient même un festival (tout autre commentaire prétendant le contraire sera effacé sans retenu). Certains Montréalais ne jurent que par la Banquise où la poutine peut se déguster 24 heures par jour… Moi, j’aime bien celle du Rapido du Plateau (mais rien de gastronomique là !). Choisissez la vôtre sur ce site entièrement consacrée à la poutine ! Cela dit, il y a des centaines de grès bons restaurants à Montréal, évidemment. J’en ai découvert plusieurs sur l’avenue Laurier, par exemple (à Outremont). Pour une chouette rencontre, le Pèlerin Magellan sur la rue Ontario ou le Café Cherrier sur Saint-Denis. Sur la rive sud, particulièrement dans le vieux Saint-Lambert, j’ai bien apprécié L’ancien Chablis. Et pour un resto familial, arrêtez chez Saint-Hubertévidemment… Les choix sont infinis…

Je terminerai par une petite recommandation si vous poursuivez votre route vers Ottawa : comme les hôtels y sont très chers, les résidences de l’Université Saint-Paul s’avèrent un choix fort intéressant pendant les vacances d’été. Seul inconvénient : il faut compter près d’une heure de marche pour se rendre sur la colline parlementaire ou au Marché By (où se trouvent la plupart des restaurants), mais un arrêt de bus qui nous y conduit se trouve presque devant. Tarifs un peu chers, toutefois…

Voilà donc quelques indications. Merci à tous les collègues et amis (et ma famille !) qui ont rendu mon dernier séjour si agréable !

Sorry for this very long article in French. As you have probably noticed with my different posts, I was in Quebec from the end of April to the end of May. I was very close to the student movement in Quebec and this probably explains why I talked so much about it. And this movement is certainly not done yet. More later? But in this post, I only want to give some interesting places for people who plan a trip in Quebec this summer. Click on any link after from the third paragraph onwards and you will gather a list of my favortie hotels and restaurants in Baie-Saint-Paul, Quebec City, Montreal, and Ottawa. Your suggestions are also welcome!


Une autre interprétation abusive

25 Mai 2012

En lisant les nouvelles sur Radio-Canada.ca ce matin, un tire a attiré mon attention : « Les étudiants se bousculent aux portes des collèges privés ». En lisant l’article, j’en ai avalé mon café de travers. En fait, les seules « données » que le journaliste peut mettre en évidence pour prouver cette « bousculade » est le fait que le collège Grasset, dans le nord de Montréal, a admis 34 étudiants de plus que l’an dernier. « En outre, 130 autres étudiants ont été inscrits sur une liste d’attente, comparativement à 6 ou 7 étudiants en temps normal ». En effet, nous sommes devant un mouvement de masse. Rien de comparable aux manifestations de mardi, n’est-ce pas ?

In the series « How statistics can be badly used », this article from Radio-Canada.ca is interesting. According to the title, « Students rush to the doors of private colleges », escaping the present student strike. They would be even ready to pay up to 4000 $ per year (roughly 3100 €). But wait, how many students « rush »… Indeed, the article only says that one college in Montreal accepted 34 students more than last year, and 130 are on a waiting list… The « tendency » would be the same in other private colleges. They are right: it is a mass movement, especially if you compare with the 150 000 persons in the streets of Montreal last Tuesday…


Internationalisation du conflit étudiant

23 Mai 2012

Montage réalisé par Radio-Canada.ca

Radio-Canada.ca souligne aujourd’hui que le conflit étudiant québécois a fait l’objet de nombreux articles dans les médias internationaux. Personnellement, j’ai suivi la RTBF, et le site de la société d’État canadienne en mentionne plusieurs autres :

Newsmap

J’ajouterais aussi Slate, qui publie sur le Web de bons articles touchant la politique française et internationale. France24, évidemment, a aussi parlé du « printemps érable ». De mon côté, j’ai aussi fait un petit test en essayant Newsmap, une visualisation originale des nouvelles de Google (une présentation française est aussi faite ici), mais comme nous sommes déjà 24 heures après les événements, la visualisation n’est plus très significative (je n’ai retenu que les articles canadiens, français et américains, en recherchant le mot « Quebec »). Cela m’a tout de même permis de tomber sur un article du Financial Post qui, sans ambiguïté, n’est pas en faveur du mouvement étudiant. Sous le titre « Time for Greece’s free ride to end », la chroniqueuse Diane Francis écrit :

Unruly students in Quebec are no different from the Greeks. Both have enjoyed free rides for years, both are being asked to pay their share of the tab and both are refusing to do so.
The backdrop to both situations, and likely more to come, is the Great Markdown, or the irreversible decline in living standards in developed countries due to mismanagement by democracies, debts, demographics and the success of emerging economies.
The second and third mortgages on the world’s “rich” nations means tax hikes and spending cuts in varying degrees. The protesting students and the Greeks are deadbeats, willing to go to any lengths to get out from under their share of the burden.
Obviously, the degree of discomfort is wildly variant. The Greeks are going to fall behind the Romanians in living standards in short order while the Quebec students are making a fuss over a pittance.
That makes the students, in a sense, even more irresponsible. They are protesting over inconsequential amounts that few will directly shoulder and that will, even after increases, remain the lowest fees in Canada. They are spoiled brats, fronted by kids who actually believe their “tuition crisis” is noble. Premier Charest is correct in shutting them down.

Cette opinion est-elle partagée ? J’ai été attiré par un article critiquant la méthodologie d’un sondage récent portant sur l’appui des Québécois à la crise politique actuelle. Le site de l’Observatoire des médias ACRIMED réfère au site montrealmedia qui publie un article sur la « manipulation sondagière » d’une récente Une de La Presse. Il apparaîtrait clairement que les Québécois sont en faveur de la ligne dure. Le journaliste conteste cette impression avec des arguments sur lesquels j’aimerais revenir :

  1. 800 internautes ont été interrogés par la firme CROP entre le jeudi après-midi 16 h 30, jusqu’à vendredi soir. Le journaliste critique la représentativité en soulignant que cela ne représente qu’1 Québécois sur 10 000 et conclut « peut-on sereinement affirmer que la « population  appuie massivement » lorsque 1 personne sur 10 000 a été sollicitée ? ». Ma réponse : oui, en considérant le pourcentage lié à la marge d’erreur propre à tout sondage. Dans le cas précis, cette marge s’établit à 3,45 % (pour un calcul de la marge d’erreur, on se référera à ce site et à des explications détaillées ici et ). Mais dans le cas de ce sondage Internet, il est vrai que le second point soulevé est à considérer.
  2. Le sondage n’est pas probabiliste et les répondants sont payés. Ma réponse : aujourd’hui, tous les instituts de sondage fonctionnent avec la méthode des quotas ou des panels construits à partir de répondants sur le Web. La chose est beaucoup moins chère, d’une part, et d’autre part, permet de combler des problèmes de sélection de l’échantillon. Les gens possèdent souvent plusieurs téléphones et sont difficiles à rejoindre. Le traditionnel sondage par téléphone n’est donc plus aussi fiable. La confiance dans l’utilisation des panels Web est encore loin d’être partagée dans la profession. En 2010, Claire Durand, spécialiste des sondages à l’Université de Montréal, se montrait « prudente ». Je suis de son avis, tout en reconnaissant que dans l’intérêt même des firmes, de tels sondages s’améliorent.
  3. Toute la période d’enquête n’a été faite alors que la loin finale a été adoptée. Ma réponse : il s’agit d’un argument important, mais je ne crois pas que pour la majorité des Québécois, les changements qui ont été apportés ont été si importants dans leur jugement général.
S’il y a « manipulation », elle ne vient pas du sondage lui-même, mais bien dans la sélection des résultats et dans la présentation visuelle.

Patrick Lagacé, sur son blogue, écrit une réplique générale à tous ceux qui considèrent que le journal pour lequel il travaille est vendu au gouvernement Charest. Si ce n’était que pour la caricature de Chapleau, un détour par cet article en vaut la peine…

This post is difficult to translate. I discuss the role of the international media and the surveys during the student crisis in Quebec. Some links are in French, others are in English. You can click on some of them to have a better idea. I strongly recommend to look at the Marcos Weskamp’s newsmap. It is an interesting visualisation of Google News.